mercredi 7 juillet 2010

Destruction de la galerie de la Coupole : quand l'EPAD organise les soldes

Voilà bientôt une dizaine d'année que j'y traîne le midi quand j'ai la flemme d'aller jusqu'au CNIT ou aux Quatre Temps. Ce petit centre commercial, la galerie de la Coupole à la Défense, est coincé entre les tours d'Areva et de Total. Tout en sous-sol. Pas super affriolant à priori : un peu sombre, un design début eighties un peu défraîchi. Mais bon, il y a tout ce qu'il faut, des brasseries, un épicier, deux coiffeurs, un centre médical... Il y avait une repro, une boutique de fringue pour mecs, un chausseur, une salle de sport au milieu pour les kilos en trop... Et surtout Il y avait le Shenandoah, petite crêperie au début, devenue pizzeria grâce à la persévérance de Sylvie la boss de l'endroit... Et surtout la brasserie le WallStreet, qu'elle a racheté en 2005 parce que sa petite crêperie marchait du tonnerre. Et c'est un phénomène sylvie, la grande blonde qui fait loucher tous les clients de sexe masculins qui passent par là ; elle tient son business d'une main de maître, d'une main de fer dans un gant de velours. Sacrée mère courage, qui trouve le moyen de faire travailler sa maman, son frangin, sa belle-soeur même au début. L'ANPE et l'employeur de la famille à elle toute seule. Un phénomène, et accessoirement une nana super sympa. Bref, cette galerie commerciale, avec les copains on y avait nos habitudes... La pizza le mercredi, les bières du vendredi soir avec les habitués des boites environnantes. Cette petite galerie était un peu excentrée et pas bien grande, du coup à force, tout le monde se connaissait et il s'y développait une ambiance un peu village. Depuis un peu plus d'un an au WallStreet, Sylvie faisait même venir des Zicoss le vendredi soir, il y avait une ambiance super, entre bar branchouille et pub Anglais. On était trop bien, ça pouvait pas durer.

L'EPAD s'est alors rendu compte qu'on pouvait vraisemblablement "moderniser" l'endroit et en faire une belle usine à fric. "Comment virer tous ces cons de commerçants et revamper l'endroit en quadruplant le prix du mètre carrés et le nombre de commerces ?" se sont demandés ces très honorables exploitants de la Défense... C'était il y a trois ans et demi environ. A l'époque le patron de l'EPAD était encore Bernard Bled si je ne m'abuse. Ils ont vite trouvé le truc : les faux-plafonds en plaques amiantées... Bon, c'est vrai il y a du faux-plafond amianté à peu près partout dans la galerie, mais objectivement, si on avait voulu les remplacer, c'était quatre mois de boulot sans rien fermer. Non, l'objectif était de virer les commerçant et de reprendre l'ensemble de l'endroit pour une bouchée de pain... Voyons, voyons, "comment sortir ces gueux de commerçants qui ne sont même pas des amis de la mafia de Neuilly...?" Facile, il suffit d'expliquer au préfet que l'endroit est insalubre et dangereux, que ces morceaux de faux-plafonds empoisonnent le monde et qu'il est urgent de tout fermer. Mais sans avouer tout de suite que le but est d'asphyxier progressivement les commerces pour qu'ils se barrent tous sans rien réclamer. Alors ils l'ont joué guerre d'usure, réunions dans lesquels on vous fait croire qu'on va vous racheter vos fonds de commerce... Puis un peu après, "non non, on va tout fermer très vite c'est trop dangereux, sans indemnité, c'est une question de sécurité et de santé publique, voyons, on n'y peut rien". Pendant trois ans comme ça, via divers émissaires et avocats, l'EPAD à soufflé le chaud et le froid, a joué avec les nerfs de ces commerçants et de leurs employés. Dans le genre cynique, ils ont du métier c'est pas des amateurs.



Pendant la période de la crise financière on les a laissé reprendre espoir et travailler tranquille, de toute façon les investisseurs étaient plus que frileux et personne ne voulait démarrer des travaux de grande ampleur. Mais sitôt que les esprits ont été calmés, c'est reparti, et là on est dans la dernière ligne droite, dans la phase du coup de grâce. Ils ont trouvé les investisseurs, les boites de travaux publics... Bled qui voulait être arrangeant avec les commerçants, a été évincé et sorti du jeu depuis plus de deux ans et il n'y a plus que des financiers qui n'en ont rien à foutre : le préfet a signé l'arrêté... Peu importe que ce soit Devedjian ou la bande du fils de Sarko qui ait viré Bled, le résultat est le même : ils peuvent de force bétonner l'endroit et forcer les commerçant à fermer sans leur verser un centime. Du vrai Sarkozysme triomphant dans le texte je vous dis. Les lettres envoyées par le maire de Puteaux pour les mettre en face de leurs responsabilités, soyons bien clairs ils se torchent le cul avec. Qu'on vire tous ces manants qui nous freinent dans nos belles opérations, et sans délai ! S'il faut se soucier du sort des valets de pisse maintenant, comme aurait dit le Seillère des guignols....



Le coiffeur : avant et après

  La repro :

La boutique de fringues :

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